Neurosciences : étudier comment le cerveau apprend à lire et à compter

image titre comment le cerveau apprend à ire et à compter

Voici les notes que j’ai prises en visionnant la conférence « Recherches en neuroéducation : étudier comment le cerveau apprend à lire et à compter ».

Je résume ici en quelques lignes une conférence d’une heure à destination des enseignants.  Vous voulez savoir pourquoi certains élèves écrivent les lettres à l’envers, c’est pas ici !

 

Présentation de la vidéo

Intervention de Lorie-Marlène Brault Foisy

Étudiante en doctorat à l’Université du Québec à Montréal. Membre de Neuroéducation Québec et du Laboratoire de neurodidactique des sciences.

Présentation effectuée dans le cadre du 24ème Congrès de l’Association Québécoise des Enseignants et des enseignants du Primaire (AQEP) le 9 décembre 2011.

 

Je joins la vidéo à l’article au cas où vous voudriez entendre par vous-même certains passages.

Remarques :

  • J’ai sélectionné les informations les plus pertinentes sans ajouter de commentaires personnels.
  • Il s’agit de notes de « visionnage » que je partage car elles me semblent intéressantes. Pardonnez le style 😉 ou plutôt le non-style littéraire. C’est une prise de notes quoi !

 

Neurosciences : ensemble de disciplines qui étudie les grandes fonctions mentales comme l’attention, la mémoire ou le raisonnement. Elles s’intéressent aux cerveaux humain, animal mais également aux intelligences artificielles.

Dans les années 90, création de l’IRM. Grâce à lui, on peut voir ce qui se passe dans le cerveau. On localise les zones du cerveau qui « travaillent ». Ce sont ces données cérébrales qui sont interprétées par les neurosciences cognitives.

Avertissement de Lorie-Marlène Brault Foisy : la neuroéducation nous apporte des réponses à certaines questions mais ce n’est pas la panacée en terme d’éducation. Attention car dans ce domaine on peut lire beaucoup de fausses informations. Il faut rester vigilant et vérifier le sérieux des sources.

 

A savoir avant de commencer  : 

  • Le cerveau n’est pas fixe : il est plastique tout au long de la vie (création de nouveaux neurones, de nouvelles connexions ; élagage de certaines connexions, modification de l’efficacité de certaines connexions…)
  • Le cerveau est composée de zones spécialisées (ex : lobe occipital = la vision).

Avant la lecture : la parole

Les régions liées à la parole sont dans l’hémisphère gauche (pour 95% des droitiers et 65% des gauchers).

Apprendre à lire, c’est apprendre à connecter les régions visuelles aux régions responsables de la parole. Les circuits de la parole sont également les circuits qui donnent du sens des mots.

La région qui permet de lire est appelée « région occipito-temporale gauche ». Quand cette région est active, c’est qu’on est un lecteur expert. Nous voulons apprendre aux enfants à utiliser et à développer cette zone.

 

Plusieurs recherches montrent l’importance de développer la capacité de reconnaître des objets. Par nature, nous reconnaissons les objets quelque soit leur position. Exemple : si un lion surgit sur notre droite, nous reconnaitrons que c’est un lion ; s’il surgit de la gauche, idem. Quand on n’apprend à lire, le cerveau doit comprendre qu’une lettre n’est pas symétrique. Certains élèves de maternelle parviennent à écrire leur prénom à l’envers sans difficulté : c’est parce que leurs cerveaux, naturellement, « génèrent » le symétrique des lettres.

 

33 min 45 : Lorie-Marlène Brault Foisy présente une recherche  comparant les méthodes globale et syllabique. Je vous laisse regarder la vidéo à partir de 33 min 45 si le protocole expérimental vous intéresse.

Bilan : l’approche syllabique semble plus efficace. L’enseignement explicite de la correspondance graphème/phonème en commençant par les correspondances les plus régulières est recommandé.

 

Apprendre à compter

 Les réseaux impliqués en maths et en lecture ne sont pas les mêmes. Les mathématiques sollicitent des régions qui nous aident à nous repérer dans l’espace : on peut donc se demander s’il ne serait pas intéressant de lier l’apprentissage des maths à des perceptions spatiales (abaques, droite graduée…).

Les personnes douées en mathématiques sollicitent beaucoup le gyrus angulaire gauche (pour les opérations mais aussi pour la résolution de problèmes mathématiques).

50 min : Comparaison de deux méthodes d’enseignement mathématique.

  • Méthode 1 : L’enseignant présente un problème et explique le résoudre. -> enseignement subi mais très répété
  • Méthode 2 : L’enseignant présente un problème et un ensemble de stratégies mathématiques à appliquer. -> enseignement stratégique

La méthode 1 est plus efficace ; en fait la répétition active le gyrus angulaire gauche ce qui est profitable pour la résolution de problèmes.

 

Sur l’importance de la mémorisation des tables de calcul

Lorie-Marlène Brault Foisy explique également qu’il est très important de faire mémoriser les tables d’additions, de multiplications aux enfants. Pas seulement parce que ça les aide à calculer mais parce que ça a une incidence sur le fait d’être bons en maths (car c’est la même région qui est sollicitée).

 

Faut-il encourager le comptage sur les doigts ?

Beaucoup de chercheurs pensent que c’est très intuitif d’utiliser ses doigts pour compter. La région cérébrale « des doigts »  est très proche du gyrus angulaire. D’ailleurs de nombreux malades atteints d’acalculie* ne reconnaissent plus leurs doigts. Donc au début il est peut-être pertinent de laisser les élèves utiliser les doigts mais ils doivent s’en détacher pour que les calculs soient automatisés.  

*alcalculie :perte de la capacité soit à reconnaître ou former des chiffres et des symboles arithmétiques, soit à effectuer des calculs simples (addition, soustraction, multiplication). Ce trouble peut survenir à la suite d’une tumeur ou d’un traumatisme cérébral par exemple.

 

CONCLUSION

Attention, dans le domaine des neurosciences, toutes les informations ne se valent pas. Il convient de faire attention aux sources des documents, de s’appuyer à des recherches publiées et reconnues. Quand les faits ne sont pas nuancés, c’est louche…

 


 

Ayant vu cette vidéo et écrit moi-même ces notes, ces dernières me semblent plutôt claires… Mais je ne sais pas du tout si cela sera le cas pour vous. N’hésitez pas à me laisser un commentaire pour m’indiquer votre avis sur ce genre d’articles. Cela me permettra de savoir s’il est pertinent ou pas de partager mes prises de notes.

 


SOURCES :

Pour en savoir plus sur le cerveau, je vous conseille vivement le site québécois « Le cerveau à tous les niveaux ». Il possède trois niveaux d’entrées : débutant, intermédiaire ou avancé. http://lecerveau.mcgill.ca

Lors de cette conférence, Lorie-Marlène Brault Foisy conseille le livre de Dehaene, Les neurones de la lecture.

Lien vers la page Amazon du livre

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