Classe bruyante, élèves qui n’écoutent pas et qui ne s’écoutent pas les uns les autres ?
Il n’existe pas de formules magiques pour avoir une classe attentive et agréable. Mais voici quelques conseils concrets pour améliorer les choses !
Pour découvrir un condensé de mes lectures et des conseils que j’ai moi-même reçus, c’est par ici !
Faire des tableaux sous WordPress, c’est galère. Alors j’ai présenté cet article sous forme de texte. Mais si vous voulez imprimer cette liste de conseils ou la garder dans un coin de votre disque dur, vous pouvez télécharger ce même article sous forme de tableau en PDF.
Gestion de classe – des conseils concrets
Note : les causes probables sont écrites en bleu foncé et les conseils en bleu clair.
La classe est bruyante.
Causes probables :
1.Vous avez vous-même tendance à faire porter votre voix et/ou à criez. La voix a une influence forte sur un auditoire : elle peut exciter ou au contraire calmer.
Modulez votre voix : variez son volume selon la taille de votre public (classe entière, groupe, élève). Ne parlez pas trop vite.
Ne criez pas : c’est un signe d’impuissance ou de lassitude. C’est inefficace sur la durée.
Par mimétisme, les élèves adopteront votre attitude. Donc si vous voulez les apaiser, parler doucement.
2. Vous parlez tout le temps.
À force de parler, votre parole perd de « sa valeur ». Prenez conscience de votre débit de parole et essayez de multiplier les moments où vous ne parlez pas. « Parler le moins possible » disait Célestin Freinet… A la place, observer vos élèves.
Je dois répéter dix fois la même chose.
Causes probables :
Vous répétez car vous n’avez pas capté l’attention de tous les élèves lors de votre première explication. Or répéter devient rapidement un automatisme : les élèves finissent par trouver normal et/ou inutile de ne pas vous écouter la première fois…
C’est un cercle vicieux.
Conseils :
1. Avant de donner une instruction, assurez-vous de l’attention de tous. (Par exemple, faites ranger les stylos, fermer les trousses, et poser les mains sur le bureau.)
2. Demandez s’il y a des questions.
Attention à la formulation employée. Comparez : « Tout le monde a compris ? » et « Qui n’a pas compris ? » La première formulation sous-entend que tous les élèves ont compris. Elle peut intimider un élève qui n’osera pas forcément faire part de ses doutes ou de son incompréhension.
3. Vérifiez que les élèves ont compris la consigne.
Au lieu de leur faire répéter la consigne, demandez-leur de l’interpréter : « Pierre, que dois-tu faire ? ». L’élève est contraint à reformuler.
Il est souvent conseiller de laisser une trace des consignes. Par exemple de les écrire au tableau.
Les élèves ne respectent pas la consigne.
Causes probables : Soit vous n’avez pas vérifié la compréhension de la consigne soit vous l’avez fait de manière trop superficielle.
Conseils :
- Assurez-vous toujours de la compréhension des consignes. Cela prend peut-être un peu de temps mais ça en fait gagner tellement par la suite ! (en classe, face aux élèves et lorsque vous corrigerez les cahiers).
- Voir ci-dessus. Ne vous limitez pas à « Est-ce que tout le monde a compris ? ». N’hésitez pas à présenter un exemple à la classe.
Si un élève indique qu’il n’a pas compris l’activité, ne répétez pas vous-même la consigne : impliquez la classe. Vous pouvez demander à un autre élève de lui expliquer le travail. Puis, cette fois, vérifiez qu’il a bien compris. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez demander à un autre camarade d’expliquer plus clairement le travail.
Les élèves n’arrivent pas à réaliser l’exercice.
A. Vous empêchez les élèves de travailler en leur parlant continuellement.
Les élèves ont besoin de silence pour effectuer un travail intellectuel. Si un élève a besoin d’une aide particulière, veuillez à communiquez avec lui à voix basse pour ne pas déranger le reste de la classe.
B. Les consignes n’étaient pas claires.
Réfléchissez à la formulation de la consigne en amont. Notez-la dans votre cahier-journal. Imaginez-vous en situation pour constater de sa clarté ou non.
C. Les élèves n’ont pas les ressources matérielles pour mener à bien ce travail.
Anticipez et vérifiez.
D. La tâche est trop complexe. (cas plus rare)
Prenez conscience de votre erreur pour ne pas la reproduire. Éventuellement, corrigez collectivement. N’hésitez pas à leur faire part de votre erreur : si tous les élèves n’ont pas compris, c’est votre crédibilité d’enseignant qui est en jeu. Au contraire, en « avouant », vous illustrerez le fait que tout le monde peut se tromper et que l’erreur n’est pas grave en soi.
Les élèves chahutent.
A. Ils n’ont rien à faire.
Les élèves ne travaillent pas tous au même rythme. Prévoyez une autre activité pour les plus rapides.
Faites en sorte que les élèves soient acteurs plutôt que simplement spectateurs (en sciences par exemple).
B. Les séances sont trop longues.
Mieux vaut deux séances courtes qu’une séance longue. Pensez à varier les activités et à alterner les modalités (travail en groupe, collectif, individuel).
C. L’activité n’a pas de sens clair pour eux.
Dites aux élèves pourquoi ils font ce travail : pour s’entraîner, pour un projet, pour voir s’ils ont compris, etc. Vous devriez être capable de justifier toutes les tâches que vous donnez à vos élèves.
Les élèves n’écoutent pas la correction.
Les corrections peuvent être longues. Les élèves qui ont bien compris s’ennuient et ne voient pas l’intérêt de revenir sur l’exercice.
1. Ne corrigez pas entièrement l’exercice collectivement. Acceptez de ne pas approfondir tous les points de l’exercice.
2. Mettez un enjeu. Par exemple, demandez aux élèves de s’attribuer un point par bonne réponse. Il s’agit ici d’utiliser le goût de la compétition.
Les élèves ne s’écoutent pas les uns les autres.
A. Vous répétez plus fort ce qui vient d’être dit par un élève afin que tous les autres puissent l’entendre. Or, si la classe n’est pas suffisamment calme pour entendre les propos d’un élève, il ne peut y avoir de communication entre les élèves. C’est un cercle vicieux : la parole des enfants perd de son importance et ils ne s’écoutent plus. Vous empêchez les échanges directs entre les élèves.
Au lieu de répétez, demandez aux élèves si les propos de l’élève ont été entendus. Constat : vous ne pouvez pas communiquer entre vous car il y a trop de bruit. Installez un environnement d’écoute mutuelle prend du temps.
B. Vous répétez pour reformuler les propos des élèves.
Là encore si la reformulation est systématique, vous vous imposez dans la communication de la classe : toutes paroles passent par vous. Il faut apprendre à s’effacer.
Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais je me reconnais dans pas mal de ces « causes probables ». 😉
Arf, Rome ne s’est pas bâtie en un jour. Acquérir des réflexes professionnels prend du temps. Le plus important est d’avoir conscience de nos maladresses et d’essayer de s’améliorer, non ?
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SOURCES :
J’ai écrit cet article en utilisant le site de Rémi Castérès, PEMF ainsi que des remarques que j’ai moi-même reçues lors des visites de PEMF et de CPC et de mes lectures.
Rémi Castérès a enrichi son texte d’exemples sous la forme de liens hypertextes. Je vous conseille d’y jeter un œil si vous voulez des exemples concrets : http://ecole.saint.didier.free.fr/gestion_classe.htm
Parmi mes nombreuses lectures sur la gestion de classe, je recommande vivement celui-ci : « L’autorité à l’école, mode d’emploi » de Martine Boncourt (PEMF)
Lien vers la page Amazon du livre
Bonjour, comme dis déjà dans les commentaires, ça parait tellement évident mais une fois en classe on oublie tout et on refait les mêmes erreurs. 🙂
Cette année, nous entrons dans une nouvelle école, nouvelles classes. Aujourd’hui, j’ai aménagé ma classe. J’ai une porte communicante avec une collègue et on s’est rendu compte que elle entend tout ce qui se passe chez moi et vice versa. Je la plains, tellement je parle fort. Je me lance un défi pour cette année, moduler ma voix mais surtout parler vraiment moins fort. 🙂
Bonjour ! Je trouve cet article particulièrement bien écrit et plein de conseils avisés. Je vais tâcher de les mettre en pratique. Merci ! 😉
Merci pour ce retour !
Merci beaucoup, je commence un intérim dans une classe assez difficile et cet article va m’aider à garder le cap ! 🙂
Merci pour les conseils mais des fois ce n’est pas toujours facile de gérer une classe après l’heure d’EPS ou en fin de matinée et en fin d’après midi, j’ai beau essayer la posture de prof sévère,cool,mais il y a toujours des éléments incontrôlables. Je vais tester votre méthode et on verra bien,merci pour le partage.
mille mercis…la posture semble innée pour certains, pour d’autres ca l’est moins. Le pire, c’est qu’on connait les conseils mais…une fois sur place, c’est parfois si dure à appliquer tant on est pris dans le mouv’.
a très bientot !
Elise M.
Je confirme à 100% !!! Merci pour ton commentaire.
Merci beaucoup, c’est très utile pour se resituer en cette fin d’année!
Bonjour ! Un tout grand merci pour vos conseils 😀
Commencer la journée en révisant les modalités de bonne gestion de la classe : fait ! Je vais me préparée à la fois rassurée (je ne me plante pas trop dans mes analyses ) et motivée pour prendre plus conscience de ma posture en classe. Merci !