Le titre de ce livre m’a interpelé. En tant qu’amatrice d’histoire et de notre belle langue d’abord, puis en tant qu’instit.
Bernard Fripiat nous y explique avec humour les complexités et les incohérences de notre langue.
- Pourquoi prononçons-nous « segond » et non « second » ?
- Pourquoi le verbe aller est-il si irrégulier ?
- Pourquoi dit-on « des chevaux » mais « des festivals » ?
Voici le genre de colles que nos chers élèves nous posent et auxquelles Bernart Fripiat répond.
Ce livre est organisé en courts chapitres. Chacun d’eux répond à une question. Le lecteur est libre de lire le livre entièrement, dans l’ordre ou non, ou de s’intéresser uniquement aux questions qui l’intéressent.
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Remarques : Mes notes, qui sont téléchargeables au bas de cet article, ne reprennent pas l’ensemble du texte de Bernard Pripiat.
Un petit aperçu
- Pourquoi prononçons-nous « segond » et non « second » ?
Là encore c’est à cause du désir de nos aïeux de se référer au latin. Au XVIIème siècle, le mot secret, du latin secretus, se prononçait segret et le prénom Claude, Glaude. Visiblement cette usage n’a pas perduré pour ces deux mots mais le mot second, du latin secondus, est un vestige de cette pratique.
- Pourquoi écrit-on « des yeux » et non « des ieux »?
La lettre j, défendue par les imprimeurs, n’est rentrée dans le dictionnaire qu’au XVIIIème siècle. Avant, la lettre i se lisait i ou j. Le mot ieux pouvait donc se comprendre yeux ou jeux.
Utiliser la lettre y évitait la confusion. De plus, le y se différencie plus facilement dans les manuscrits. En effet, pour éviter de faire des pâtés, les copistes ne levaient pas toujours leurs plumes pour séparer les mots et n’ajoutaient pas les points sur les i ainsi que les accents. C’est pourquoi on voit souvent les mots amy et roy avec un y dans les manuscrits. Le mot yeux est un vestige de cette pratique.
- Pourquoi dit-on « des chevaux » mais « des festivals » ?
Avec le temps, les lettres al suivies d’une consonne furent prononcées « au ». Ainsi le pluriel d’un cheval passa de des chevals à des chevaux. Mais les mots plus récents tels que le mot festival n’ont pas été concernés par cette évolution de la langue. C‘est pourquoi nous écrivons un festival, des festivals.
- Pourquoi prononçons-nous parfois la lettre x comme un s ?
À l’époque des Mérovingiens, le x latin tend à se prononcer [s]. Nous le savons car les troubadours écrivaient comme ils parlaient et il n’est pas rare de lire dans leurs manuscrits Alessandre, essemple ou encore soissante. Or, pour se rapprocher du latin, nous sommes revenus au x. On notera que dans certains cas, comme le mot « soixante », nous avons gardé la prononciation du son [s].
- Pourquoi mettons-nous parfois un x pour marquer le pluriel alors qu’il serait tellement plus simple de toujours mettre un s ?
Pour faire des économies ! Et oui, pour gagner de la place, les juristes ont remplacé us par un x. Le mot chevaus devint chevax. Quand le prix du papier baissa, ils remirent le u tout en gardant le x (chevaux). Cela explique également les formes verbales je peux, je veux, je vaux…
Je peus évolua en « je pex » puis en « je peux ».
Mes notes de lecture dans ce PDF
Au commencement était le verbe puis vint l’orthographe – notes de lecture – Notes de lecture
J’ai tout à fait conscience que cet article ne va pas révolutionner votre séquence sur le pluriel des mots ou la conjugaison des verbes au présent. Mais comme j’ai pris des notes en lisant ce très bon bouquin, autant les partager. Cela intéressera peut-être certains d’entre vous.
Comme d’habitude, n’hésitez pas à me laisser un commentaire si vous avez des remarques à faire. Vous pouvez suivre l’actualité du blog sur sa page Facebook.