Comment calmer un élève qui « fait une colère » ?
L’autoriser à déchirer des feuilles de brouillon pour extérioriser sa rage est-il une bonne idée ?
Un chercheur de l’université de l’Iowa a étudié cette question.
Pour son étude, Brad Bushman avait besoin de cobayes en colère. Il a donc annoté de manière très négative des dissertations : le voilà ainsi avec 600 étudiants en colère sous la main ! (C’était pour la bonne cause !)
L’expérience
Certains étudiants ont eu la possibilité d’extérioriser leur colère en cognant dans un sac de sable ; les autres devaient rester assis dans une pièce calme pendant 2 minutes. Puis les participants ont rempli un questionnaire visant à évaluer leur degré de colère et de frustration.
Les étudiants ont ensuite participé à des jeux deux par deux : le vainqueur avait le droit de faire sonner un gong dans les oreilles du perdant. (Notons l’imagination des chercheurs…) Vous l’aurez compris, le but était de mesurer l’agressivité des participants.
Selon vous, quels étudiants ont été les moins agressifs ? Ceux qui ont pu extérioriser leur colère en boxant dans un sac de sable ? Ou ceux qui sont restés seuls au calme ?
Conclusion
L’expérience révèle que les « boxeurs » ont donné des coups de gong plus forts dans les oreilles de leurs camarades.
En fait, non seulement le défoulement n’apaise pas la colère, mais il l’accroit.
Laisser un élève s’attaquer aux feuilles de brouillon en les déchirant ou en les chiffonnant n’est donc la meilleure solution…
Mais alors, que faire ?
Pour aider un enfant à se calmer, il est souvent conseillé de lui faire faire une tâche qui demande de la concentration.
Voici quelques propositions que j’ai glané à droite à gauche :
- Résoudre un casse-tête ou manipuler un labyrinthe à billes
- Souffler sur une plume pour la déplacer d’un point A à un point B
- Observer un minuteur ou un sablier
- Colorier un mandala
- Compter les cotons d’une « calming count box »
- Marcher pas à pas sur une ligne : c’est une « technique Montessori ». Un circuit est tracé au sol grâce à du scotch rouge d’électricien. On demande aux élèves agités d’en faire plusieurs fois le tour en faisant des pas de fourmis. Cela permet de les recentrer sans avoir l’impression d’être punis.
- Observer une bouteille de retour au calme ou une lampe à lave.
Pour les plus courageux, j’ai trouvé ce tutoriel de fabrication qui me semble pas mal : https://www.lacourdespetits.com/bouteille-de-retour-au-calme/
Le défi est de trouver des activités qu’un élève énervé acceptera de faire et qui ne suscitent pas (trop) l’envie chez les autres élèves.
J’entends déjà les remarques du style « Machin il a de la chance. Il a fait une crise mais il a le droit de colorier un mandala alors que nous on doit travailler. » Je pense donc créer des mandalas « Stop colère ». Je les ferai très prochainement.
SOURCE :
J’ai eu connaissance de la recherche de Brad Bushman grâce au livre de Richard Wiseman « 59 secondes pour prendre les bonnes décisions ».
Bonjour,
Etonnant le résultat de l’expérience! Je suis jeune PE également et je me sens un peu (beaucoup?) débordée par la gestion de classe, et le fait d’être remplaçante n’arrange pas les choses!