Enseigner la compréhension écrite

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J’avais hâte de profiter de ma disponibilité pour étudier plus précisément ce domaine. C’est un sujet complexe mais je le trouve extrêmement intéressant. Je me suis donc documentée.

 

Au menu de cet article :

  • Qu’est ce que comprendre un texte ?
  • Pourquoi est-il plus difficile de comprendre un texte écrit qu’une conversation orale ?
  • Qu’est ce qui distingue un bon « compreneur » d’un faible « compreneur » ?

Qu’est ce que comprendre ?
 

Comprendre un texte, c’est construire une représentation qui intègre des informations lues, qu’elles soient explicites ou non. Le lecteur met en œuvre des stratégiques de compréhension (formulation d’hypothèses, mémorisation des informations…) et des procédures de contrôle qui lui permettent de détecter ses éventuelles erreurs.

 

Les clés de la compréhension

Pour comprendre un récit, il faut faire attention à :

– Ce qui arrive aux personnages et ce qu’ils font.

– Ce qu’ils pensent :

  • Leurs buts (dans l’avenir) et leurs raisons d’agir (qui appartient au passé)
  • Leurs sentiments et leurs émotions
  • Leurs connaissances et leurs raisonnements

 

Quelles différences entre la compréhension orale et écrite ?
 

  • La syntaxe:

Par exemple, à l’oral on dira : « Il a des photographies de son pays dans sa chambre. Il a promis de nous les amener demain. » A l’écrit, on pourrait lire : « Il (…) nous a promis de nous apporter demain les photos de son pays dont il a décoré sa chambre. »

  • Le lexique :

Certains mots nous viennent plus spontanément à l’oral qu’à l’écrit et inversement.

  • La manière de désigner les objets, les personnes :

À l’oral, on utilise beaucoup plus les répétitions qu’à l’écrit.

  • À l’écrit, il faut identifier qui raconte.
  • La ponctuation

Celle-ci est davantage étudiée en production écrite qu’en lecture.

  • La connaissance de l’univers du récit

La littérature nous confronte à bon nombre d’environnements ou de situations pas ou peu connues dans notre vie.

  • Relier les informations les unes aux autres

À l’oral, on peut poser des questions à notre interlocuteur, on peut dialoguer. À l’écrit, on ne peut pas interroger l’auteur mais on peut revenir sur ce qu’on a lu.

 

Quelles différences entre les bons et les faibles compreneurs ?
 

Tout d’abord, l’efficacité du décodage est essentielle : tant qu’il n’est pas bien maîtrisé, l’élève se concentre sur cet aspect de la lecture et ne peut mobiliser d’autres ressources cognitives pour la compréhension.

Au début du cycle 3, les faibles lecteurs mettent en moyenne 2,4 secondes à décoder un mot alors que les lecteurs efficaces ne mettent que 0,4 seconde. Malheureusement, la lecture à voix haute ne permet pas toujours de déceler les faibles décodeurs. Il est nécessaire de leur faire lire des mots isolés pour cela.

D’autres difficultés sont observables :

  • l’incompréhension du langage (lexique, syntaxe)
  • l’incapacité à repérer les idées principales du texte, à trouver les informations pertinentes, à exploiter ces informations pour répondre aux questions
  • l’incapacité à lier les informations entre elles, à comprendre les enchaînements, à produire les inférences
  • l’incapacité à faire le lien entre les informations du texte et ses propres connaissances (Certains élèves pensent que le texte « dit » tout.)
  • l’incapacité à comprendre l’organisation globale du texte

Les faibles lecteurs lisent les phrases isolées les unes des autres. Ils ne remettent pas en cause les représentations ou les hypothèses qu’ils se sont faites dès le début du texte.

Ils ne modulent pas leur vitesse de lecteur en fonction de la difficulté du texte, ne reviennent pas en arrière pour s’assurer de leur bonne compréhension ou pour se remémorer un détail.

 

Certains élèves pensent que le décodage seul permet d’accéder au sens. Ils ne savent pas :  

  • qu’il est nécessaire de se construire des représentations provisoires au fur et à mesure de la lecteur
  • ni qu’ils doivent consacrer une partie de leur attention à se rappeler les informations principales et à de chercher des relations logiques pour compléter les non-dits du texte.

C’est pourquoi les faibles compreneurs étudient moins longtemps le texte : ignorant qu’ils peuvent progresser dans ce domaine, ils incriminent le texte (pas intéressant, trop difficile) et leurs faibles capacités (je suis nul en lecture).


Si cet article vous a intéressé, nul doute que la suite vous plaira également. Vous y trouverez des pistes concrètes pour enseigner la compréhension en classe.

Article « Enseigner la compréhension à l’école primaire »


SOURCES PRINCIPALES :

CEBE Sylvie, GOIGOUX Roland, THOMAZET Serge « Enseigner la compréhension : principes didactiques, exemples de tâches et d’activités » : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00922482

Intervention de Roland Goigoux à Genève, « Enseigner la lecture aujourd’hui au cycle élémentaire » : http://wwwedu.ge.ch/sem/production/streaming/goigoux/goigoux_1.html

 

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