On trouve parfois des perles sur internet. Je suis tombée sur une conférence de Roland Goigoux vraiment top ! Je vous aurais bien fait un résumé… mais son intervention dure 5 heures. J’ai pris en note certains passages dont celui-ci que je partage ici.
Si vous voulez savoir pourquoi certains élèves sont totalement à côté de la plaque dans les questionnaires de lecture, Roland Goigoux vous répond ici !
Temps de lecture estimé : moins de 5 minutes.
Questionnaires de lecture : les stratégies des élèves
Roland Goigoux estime qu’un tiers des élèves ne lit pas vraiment le texte étudié en classe. Certains élèves commencent par lire les questions puis piochent les réponses dans le texte. D’autres lisent le texte une fois mais dans l’unique perspective de répondre au questionnaire. Tous ces élèves ne se représentent pas mentalement le récit. Ils lisent « grossièrement » pour voir de quoi le texte parle.
Exemple 1:
Ce texte a été distribué à des élèves et leurs réponses ont été analysées.
Voici le raisonnement de certains élèves selon Roland Goigoux.
Première question : On demande un nom. Le premier prénom écrit dans le texte est François. Pas de bol, ce n’est pas le bon !
Troisième question : Pour certains élèves, une dictée n’est pas un exercice d’où les réponses « le texte ne le dit pas ». D’autres trouvent à titre personnel que la résolution de problème est un exercice difficile et transposent leurs vécus au texte.
Quatrième question : Les élèves scannent le texte à la recherche du mot « bon ».
Cinquième question : Ils cherchent le nom d’un pays.
Pour finir, Roland Goigoux ajoute que si l’enseignant faisait construire mentalement le film de l’histoire aux élèves avant de leur faire compléter ce même questionnaire de mémoire, les résultats seraient meilleurs.
Les questionnaires de lecture n’incitent pas les élèves à faire des liens entre les phrases du texte mais divisent la lecture en bloc. Roland Goigoux n’est pas contre leur utilisation en classe à condition de les utiliser intelligemment et de travailler la compréhension par d’autres biais.
« On ne peut pas se limiter à une pédagogie du questionnaire. »
Roland Goigoux
Le questionnaire de lecture n’est pas forcément représentatif de la compréhension d’un élève.
Exemple 2 :
Roland Goigoux souhaite aussi nous alerter sur le fait qu’un questionnaire de lecture n’est pas toujours représentatif de la bonne compréhension d’un texte.
Première question : L’élève écrit le premier prénom qu’il lit : Colin (correct)
Deuxième question : Les verbes « regarder » et « observer » sont synonymes, l’élève répond correctement.
Troisième question : Le mot « chasseur » est entre Colin et Tibère. L’élève a une chance sur deux de répondre correctement.
Quatrième question : Facile. Les élèves savent bien que les moineaux mangent des miettes de pain.
Voici maintenant des dessins réalisés par des élèves qui ont au moins eu 4/5.
Rappel : tous ces élèves ont eu au moins 4 sur 5 au questionnaire…
Pour conclure
Certains élèves pensent que seul le décodage leur permettra d’accéder au sens du texte. Ils n’ont pas conscience que d’autres actions mentales sont nécessaires pour comprendre un texte.
Je vous renvoie à mon mini-dossier si vous cherchez des pistes pour travailler la compréhension en classe.
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A bientôt.
SOURCE :
Intervention de Roland Goigoux à Genève en mars 2008 : « Enseigner la lecture aujourd’hui au cycle élémentaire » : https://edu.ge.ch/site/archiprod/essai-4/
Est ce que vous pouvez m’aider?
Cela me rappelle une période d’une année scolaire où nous avions bénéficié d’adultes supplémentaires pour travailler la compréhension via l’oral et le récit, en groupes de 12 élèves maximum. Efficace !