Quand je planifie mes journées de classe dans un cours double, j’ai souvent l’impression de jouer au tétris. Mon cahier-journal se transforme en un véritable casse-tête !
En quête d’efficacité, j’ai menée une grande réflexion sur ma pratique de classe. Au programme, prise de conscience de mes maladresses, des choses à faire et à ne pas faire. Le tout rédigé sous la forme d’un mini-dossier pour garder tout ça à porter de main et le relire régulièrement. Je le partage ici.
Vous pouvez télécharger mon mini-dossier de 4 pages (couverture comprise).
Mini-dossier – Gérer une classe multi-niveaux
Résumé du mini-dossier
J’ai soulevé 9 points essentiels.
1. Qui dit ennui dit bavardages et perturbations
Il faut donc réfléchir aux activités accessibles aux élèves pendant la passation des consignes de l’autre groupe-classe ou quand ils ont fini leur travail. Je donne quelques pistes dans mon mini-dossier.
2. Les élèves doivent pouvoir travailler en autonomie.
Tout est dans le verbe « POUVOIR ». A nous de faire en sorte que les élèves aient toutes les connaissances et ressources nécessaires pour réaliser leur travail.
Cela passe par :
- le choix des exercices
- la manière de passer la consigne
- les supports d’aides : affichage, paperboard, cahier de leçons (Se référer à sa leçon est aussi un apprentissage…)
3. Organiser les apprentissages : établir l’emploi du temps
Quelles disciplines peuvent-être enseignées conjointement ? Grosse réflexion-prise-de-tête en vue.
Il y a plusieurs manières de faire . Certains enseignants différencient totalement les disciplines selon leurs groupes classe : ils enseignent la grammaire avec un groupe et le calcul avec l’autre. Personnellement je ne pense pas en être capable. Je vous renvoie à mon mini-dossier pour ce point impossible à résumer 😉
4. Le respect des règles de vie
Le groupe pris en charge par l’enseignant ne doit pas gêner le groupe en autonomie et vice-versa. Un élève qui interpelle l’enseignant en criant « J’ai fini ! » à travers la classe n’est pas acceptable.
Cours multiples ou non, il faut être au clair sur les règles de notre classe. Les rappeler systématiquement jusqu’aux vacances de Noël puis régulièrement par la suite.
Ce point mériterait un mini-dossier à lui tout seul !
5. Les élèves qui ont fini leur travail en autonomie doivent savoir ce qu’ils peuvent faire après.
Quelles activités proposer en libre accès ?
Cette question nécessite un gros travail de réflexion :
• coin bibliothèque
• fichiers de mots croisés, de mots mêlés, etc.
• tracés de figures géométriques : reproduction, agrandissement, réduction,…
• jeux divers (cartacharis chez Charivari, cartes autocorrectives, etc.)
• dessins libres (gabarits, feuilles de brouillon, modèles de dessin)
• ordinateurs ?
• des exercices (peut‐être sous une forme plus ludiques) à travailler en autonomie avec les corrections ?
Il faut faire des choix… (L’espace disponible dans la salle de classe et le budget nous aident parfois à en faire !). Attention à ne pas proposer trop de choses et à les introduire progressivement.
6. Prendre le temps de revenir sur les exercices réalisés en autonomie
Les élèves ont besoin d’un retour sur leurs activités (ou feedback) pour progresser. Prendre le temps de corriger quelques exercices à l’oral est complexe dans une classe à plusieurs niveaux mais c’est nécessaire.
De plus, il est préférable de vérifier que le travail réalisé en autonomie a été fait et qu’il est soigné. Cela permet de ne pas envoyer le signal « Quand la maîtresse (ou le maître) est avec l’autre
groupe, je peux faire ce que je veux et me reposer. »
7. Être au clair sur ses progressions et dans son cahier journal
Enseigner dans une classe à plusieurs niveaux nécessite d’avoir toujours en tête où en est chaque niveau dans une séquence donnée : il faut savoir où on va ! La connaissance solide des programmes est donc indispensable.
Dans mon cahier journal, j’utilise un code simple : pour chaque temps d’activité, j’indique la modalité de fonctionnement :
A = Activité en autonomie D = Activité dirigée par l’enseignant
I : individuelle B : binôme C : collectif
Je m’assure ainsi que je serais disponible au bon moment.
Je suis totalement fan du principe de programmations par semaine de MissBubble du blog « Mais que fait la maîtresse ? ». Étant en disponibilité, je n’ai pas eu l’occasion de tester ce système d’organisation mais je pense que c’est ce qu’il me manquait.
Petite précision pour les PES stressés : ces programmations semaine par semaine sont à élaborer pendant les vacances pour la période suivante (et non pas pendant l’été pour toute l’année à venir…) 😉
8. Accepter le fait que l’on ne peut pas être partout et que l’on n’est pas surhumain.
Il ne faut pas hésiter à planifier des moments en autonomie pour tous les élèves de la classe. Cela permet à l’enseignant d’aider ceux qui en ont besoin, d’accompagner les élèves. Enchaîner les situations découvertes est épuisant pour tout le monde.
Mieux vaut faire moins et bien que vite et mal.
9. S’adapter
Compétence fondamentale dans ce métier ! Ne pas s’obstiner à vouloir finir une séance si celle-ci capote ou s’étale dans le temps. Le risque est alors de délaisser trop longtemps l’autre groupe‐classe ou de laisser le groupe avec un travail en autonomie qu’il ne pourra pas réaliser (car la nouvelle notion abordée n’est pas comprise).
Il est donc intéressant de garder sous la main une fiche d’activités de révision aux consignes connues (calcul par exemple) pour se sortir d’un mauvais pas.
Si vous avez des remarques à faire ou des points à ajouter, n’hésitez pas à laisser un commentaire ou à m’en faire part sur la page Facebook du blog.
J’ai relu mon mini-dossier des dizaines de fois mais il y a certainement encore des coquilles : ERRARE HUMANUM EST.
SOURCES
En plus de mon expérience personnelle, je me suis appuyée sur ces deux articles de blog.
- « Je veux être maîtresse » : http://lewebpedagogique.com/blog/2016/11/10/les-10-commandements-du-multiple-niveau/
- Zaubette : http://www.zaubette.fr/comment-gerer-une-classe-a-cours-multiples-a48025347
Merci pour ces conseils très concrets, une fois de plus ! Je suis PES avec une classe de CP-CE1 et c’est parfois (souvent !) la course entre un groupe à faire travailler en autonomie et l’autre groupe à diriger puis hop ! on inverse et à la fin on ne sait plus où l’on en est !! J’essaie toutefois d’instaurer un rythme dans lequel les élèves (et moi-même) pouvons travailler dans la sérénité mais chaque jour est un nouveau défi !
J’apprécie beaucoup ton blog, je te souhaite une bonne continuation et j’ai bien hâte de lire tes prochains articles 🙂
Ce n’est pas facile de débuter avec un double niveau mais c’est très formateur ! Je profite de ma disponibilité pour réfléchir encore et toujours à l’acquisition de cette autonomie tant désirée ! 😉
Merci pour ton partage! Je vais testé des nouveautés en cette rentrée 2017/18. Pour ceux qui ont terminé avant les autres, je mets à disposition des mandalas (en leur apprenant le sens de ces « coloriages »: de l’extérieur vers l’intérieur pour se reCENTRER) et des casse-têtes (on peut jouer en se triturant la tête!).
Encore merci et bonne rentrée!
=)
Merci !!! Grâce à ton petit dossier le double-niveau me parait un peu plus surmontable pour mon année de PES 🙂 !!
Merci ! Ca me fait très plaisir. Le double-niveau c’est parfois difficile mais hyper formateur !